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succinct
25 mars 2020

confinement versus confinement

J'écoutais France-inter ce matin et j'entends le navigateur Sébastien Destremeau.

On l'interwievait à propos du confinement, lui qui a fait le vent des globes 2016/2017 et est resté confiné sur son bateau 124 jours, 12 heures, 38 minutes et 18 secondes !

Alors, c'est sûr il a de l'expérience ! Mais il a aussi une jolie façon de voir les choses.

Pour lui, l'expérience du confinement est unique et surprenante et on peut l'aborder de deux façons:

- Comme une sorte de punition.

-Comme une véritable opportunité.

Soit on va attendre la fin du confinement avec impatience, en décomptant les jours, soit on va passer le temps en prenant des nouvelles de tous ceux que l'on connaît, on va prendre le temps de faire ce qu'on n'a jamais le temps de faire d'habitude, prendre le temps de réfléchir, de regarder, c'est beau de s'assoir deux heures à ne rien faire ! 

Et puis, quelques minutes plus tard, on entend le témoignage de "Camille", une professeur des écoles. Elle a deux enfants dont un bébé de 18 mois, un mari qui part travailler tous les jours puisqu'il est indépendant. Et elle dit se sentir un peu en colère d'entendre les gens dire que le confinement c'est une opportunité, que c'est quelque chose de bien, qu'on peut prendre le temps.

Elle, elle n'a pas le temps de lire ou de regarder des séries entre son bébé qui se réveille à 5h30 du matin, le ménage etc... Elle se sent seule et esclave de la maison. Elle trouve ça très dur car avant le confinement elle avait quelqu'un qui venait pour les tâches ménagères. C'est dur pour les femmes de tout gérer dit-elle. 

Le journaliste n'a pas su quoi lui répondre ! Moi, je lui aurais dit qu'elle avait de la chance avant le confinement de pouvoir compter sur une femme de ménage, j'ai eu 2 enfants presque 3 avec un mari qui se laissait vivre et je n'avais pas de femme de ménage, je travaillais et je gérais tout à la maison. 

Je lui aurais dit aussi que c'était peut-être l'occasion de prendre un virage dans sa vie !

  • Le ménage ? Est-on obligé de se l'imposer comme une corvée, le jour où on n'a pas envie de le faire on ne le fait pas la terre ne va pas s'arrêter de tourner pour autant. 
  • le bébé se réveille à 5h30 ? N'est-il pas possible de profiter de son enfant dans le calme et la douceur, puis de faire une petite sieste en début d'après-midi puisque de toute façon on n'a pas d'obligations autres en temps de confinement ? 
  • Ne serait-il pas possible de faire comprendre à son mari que sa présence est trop rare à la maison, qu'il pourrait peut-être s'organiser autrement pendant le confinement et peut-être ensuite ? 
  • Et puis merde, à situation exceptionnelle, réactions exceptionnelles, on mange quand on veut, on dort quand on veut, on joue quand on veut, on regarde, on pense, on réfléchit, on s'évade dans sa tête, on profite de ses enfants (les enfants ça grandit tellement vite et d'hbitude on n'a pas le temps de s'en occuper comme on le voudrait), on s'organise autrement puisqu'on a du temps ! 

Je sais c'est peut-être facile à dire, mais quoi ? Elle va vivre le confinement comme ça ? En n'arrêtant pas de se plaindre ? Alors qu'elle a un toit, des enfants, un mari qui travaille, un boulot elle-même ! Tiens, d'ailleurs, elle n'a pas parlé de continuité pédagogique ? Peut-être qu'elle est en congé parental ? Elle n'a pas parlé non plus de la crainte que quelqu'un tombe malade...

Bref, vous aurez compris que j'adhère beaucoup plus à la pensée de ce navigateur ! Pas la peine d'ajouter la colère, la jalousie, les petites peines de la vie à cette situation qui est exceptionnelle et qui devrait nous aider à nous recentrer sur l'utile, l'indispensable, qui devrait nous aider à faire la part des choses et faire en sorte que plus jamais on ne vive comme avant le confinement. Si nos vies ne nous conviennent pas pendant le confinement, posons-nous les bonnes questions ? Qu'est-ce que je peux changer pour aller mieux ? 

Pourquoi devrions-nous culpabiliser de profiter de ce confinement ? Notre culpabilité ne changera rien au fait que des gens vont mourir, que des gens vont travailler comme des acharnés pour nous sortir de là, que des gens vont prendre des risques pour d'autres.

Il faut juste savoir ce qui est important dans nos vies. 

forêt de hêtres

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Commentaires
A
Très intéressants tous ces échanges<br /> <br /> merci
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B
bjr, c'est pas si terrible que cela le confinement, il faut être patient... Prenez soin de vous et de vos proches.
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C
J'avais écrit toute une tartine en réponse à ton article, mais je pense que je vais plutôt en faire un article sur mon blog ;) <br /> <br /> <br /> <br /> Pour le résumer, je disais que j'étais à la fois d'accord avec le point de vue du navigateur, et que je ressentais en même temps de l'empathie pour cette femme : selon la période où on en est dans sa vie, sa relation avec ses enfants, avec son conjoint, son était de santé mental.... voir le bon côté des choses n'est pas forcément possible.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense à celles (ou ceux) qui ont un conjoint violent (physiquement ou moralement), à celles (ou ceux) qui sont déjà en burn out maternel, par exemple (ça a été mon cas...). Celles (ou ceux) qui souffrent déjà d'une forme d'isolement (par manque de moyens financiers, il y a une époque où je ne sortais pas, je ne rencontrais presque personne... j'étais coincée à la maison avec mes enfants, et c'était horrible). Dans ces cas-là, il n'y a pas de bons côtés, ou même s'il y en a, on ne peut juste pas les voir.<br /> <br /> <br /> <br /> Alors oui ! Voyons les bons côtés si on le peut, prenons cela comme une opportunité pour redécouvrir certaines choses, pour prendre du temps pour nous et notre famille, pour appeler et prendre des nouvelles des personnes qu'on connait et qu'on aime. Mais gardons en mémoire que ce n'est pas forcément possible pour tout le monde.... et que "penez le temps, voyez le bon côté des choses" est aussi en soi une nouvelle injonction de la société, qui peut amener encore plus de stress à celles et ceux qui n'y arrivent pas.<br /> <br /> <br /> <br /> (Hem, oui, c'est déjà une tartine en tant que telle)
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B
J'ai un exemple près de chez moi, ma voisine a deux enfants, l'un de 2 mois et l'autre de 2 ans. Son mari part très tôt au travail et rentre vers 17h30. Je sais que c'est dur pour elle ! Elle allaite encore les deux et les nuits sont très difficiles. Heureusement ils ont un jardin et tous les matins et les après-midis elle sort avec les deux petits pour passer un moment au grand air. J'adore voir le petit garçon jouer au ballon et courir après les poules :-)
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A
Dans quel état désastreux va-t-on récupérer les couples qui se tapaient déjà dessus, les familles à 5 dans 40m2, celles et ceux seuls dans une studette sans fenêtre ?
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D
Oui. Mais. J'ai juste envie de te répondre 1) les mentalités ne changeront pas pour autant, car ceux qui espèrent qu'elles changent ne sont pas ceux qu' il faudrait qui changent. 2) ce n'est pas tant le confinement en lui même qui est pénible, c'est les condition dans lequel on l'est. La peur, les contrainte, la hantise de sortir de faire ses courses, de se confronter aux difficultés attenantes, le fait d'être à la merci de l'arbitraire, du danger, tout ces facteurs anxiogènes, que le navigateur n'a pas à subir. Personne ne l'a obligé à faire ce choix, il l'a fait pour son plaisir. Par contre la maman au foyer subit une situation qu'elle n' a pas choisi, pas voulu et qu'elle ne controle pas. Elle vit dans l'angoisse et dans la peur. Peur pour elle, pour les siens, peur du devenir et le sentiment d'être seule face à tout ça, en ayant pas d'autre choix.
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