confinement versus confinement
J'écoutais France-inter ce matin et j'entends le navigateur Sébastien Destremeau.
On l'interwievait à propos du confinement, lui qui a fait le vent des globes 2016/2017 et est resté confiné sur son bateau 124 jours, 12 heures, 38 minutes et 18 secondes !
Alors, c'est sûr il a de l'expérience ! Mais il a aussi une jolie façon de voir les choses.
Pour lui, l'expérience du confinement est unique et surprenante et on peut l'aborder de deux façons:
- Comme une sorte de punition.
-Comme une véritable opportunité.
Soit on va attendre la fin du confinement avec impatience, en décomptant les jours, soit on va passer le temps en prenant des nouvelles de tous ceux que l'on connaît, on va prendre le temps de faire ce qu'on n'a jamais le temps de faire d'habitude, prendre le temps de réfléchir, de regarder, c'est beau de s'assoir deux heures à ne rien faire !
Et puis, quelques minutes plus tard, on entend le témoignage de "Camille", une professeur des écoles. Elle a deux enfants dont un bébé de 18 mois, un mari qui part travailler tous les jours puisqu'il est indépendant. Et elle dit se sentir un peu en colère d'entendre les gens dire que le confinement c'est une opportunité, que c'est quelque chose de bien, qu'on peut prendre le temps.
Elle, elle n'a pas le temps de lire ou de regarder des séries entre son bébé qui se réveille à 5h30 du matin, le ménage etc... Elle se sent seule et esclave de la maison. Elle trouve ça très dur car avant le confinement elle avait quelqu'un qui venait pour les tâches ménagères. C'est dur pour les femmes de tout gérer dit-elle.
Le journaliste n'a pas su quoi lui répondre ! Moi, je lui aurais dit qu'elle avait de la chance avant le confinement de pouvoir compter sur une femme de ménage, j'ai eu 2 enfants presque 3 avec un mari qui se laissait vivre et je n'avais pas de femme de ménage, je travaillais et je gérais tout à la maison.
Je lui aurais dit aussi que c'était peut-être l'occasion de prendre un virage dans sa vie !
- Le ménage ? Est-on obligé de se l'imposer comme une corvée, le jour où on n'a pas envie de le faire on ne le fait pas la terre ne va pas s'arrêter de tourner pour autant.
- le bébé se réveille à 5h30 ? N'est-il pas possible de profiter de son enfant dans le calme et la douceur, puis de faire une petite sieste en début d'après-midi puisque de toute façon on n'a pas d'obligations autres en temps de confinement ?
- Ne serait-il pas possible de faire comprendre à son mari que sa présence est trop rare à la maison, qu'il pourrait peut-être s'organiser autrement pendant le confinement et peut-être ensuite ?
- Et puis merde, à situation exceptionnelle, réactions exceptionnelles, on mange quand on veut, on dort quand on veut, on joue quand on veut, on regarde, on pense, on réfléchit, on s'évade dans sa tête, on profite de ses enfants (les enfants ça grandit tellement vite et d'hbitude on n'a pas le temps de s'en occuper comme on le voudrait), on s'organise autrement puisqu'on a du temps !
Je sais c'est peut-être facile à dire, mais quoi ? Elle va vivre le confinement comme ça ? En n'arrêtant pas de se plaindre ? Alors qu'elle a un toit, des enfants, un mari qui travaille, un boulot elle-même ! Tiens, d'ailleurs, elle n'a pas parlé de continuité pédagogique ? Peut-être qu'elle est en congé parental ? Elle n'a pas parlé non plus de la crainte que quelqu'un tombe malade...
Bref, vous aurez compris que j'adhère beaucoup plus à la pensée de ce navigateur ! Pas la peine d'ajouter la colère, la jalousie, les petites peines de la vie à cette situation qui est exceptionnelle et qui devrait nous aider à nous recentrer sur l'utile, l'indispensable, qui devrait nous aider à faire la part des choses et faire en sorte que plus jamais on ne vive comme avant le confinement. Si nos vies ne nous conviennent pas pendant le confinement, posons-nous les bonnes questions ? Qu'est-ce que je peux changer pour aller mieux ?
Pourquoi devrions-nous culpabiliser de profiter de ce confinement ? Notre culpabilité ne changera rien au fait que des gens vont mourir, que des gens vont travailler comme des acharnés pour nous sortir de là, que des gens vont prendre des risques pour d'autres.
Il faut juste savoir ce qui est important dans nos vies.